AINSI PARLAIT LANETOPITHEQUE
Dans le n°1225 de la semaine guyanaise, monsieur Frédéric FARINE s’interroge sur les frontières qui séparent la liberté d’expression, la justice et le devoir de réserve.
Il s’agissait des propos tenus par la dithyrambique magistrate, procureur de la république, chef du parquet près du Tribunal de Grande Instance, pour souligner les mérites du premier magistrat de la ville de Saint Laurent du Maroni et son parcours exemplaire.
Il nous appartient pas de porter un jugement sur ces propos.
Nous avons le sentiment que notre journaliste semble avoir oublié que tout avait fâcheusement tendance à se dilater sous l’équateur : notamment les règles de déontologie et les critères de l’éthique personnelle.
Au fait, le panégyrique (éloge excessif) de notre fonctionnaire de justice a-t-il été prononcé avant, pendant ou après les élections ?
LETTRE A BRIGITTE WYNGAARDE, CHEF COUTUMIERE
Chère Brigitte WYNGAARDE,
Vous savez ma profonde aversion pour la moindre manifestation teintée de communautarisme et pour repli identitaire mais aujourd’hui je rejoins et partage sans réserve les positions que vous avez prises à propos des péripéties et autres facéties qui ont jalonné la création du parc amazonien.
Ceux qui étaient persuadés que la Guyane était un pays à part entière se nourrissaient d’illusion et en sont pour leur frais.
L’état est propriétaire de la Guyane. Il dispose de son sol comme bon lui semble et selon ses intérêts à court, moyen ou long terme.
Quant aux populations qui y vivent c’est de la roupie de sansonnet. De quoi se mêlent-ils donc ses habitants du Haut Maroni ?
Biodiversité et environnement : miroir aux alouettes derrière lequel va trafiquer la bande des quarante-quatre qui elle-même aura pour mission d’ouvrir la voie aux racketteurs et prédateurs de tout acabit qui exploiteront proprement les ressources du parc à l’inverse de ceux qui, aujourd’hui, à la recherche de quelques grammes du métal jaune, saccagent terres et forêts.
Un sous-directeurs des espaces naturels au ministère de l’écologie et du développement durable a infiniment plus de pouvoir que tous les élus de Guyane et d’Inini réunis.
Les enquêtes publiques ? de la poudre aux yeux pour endormir la classe politique dont le silence complice fut assourdissant.
Quant aux signatures rassemblées par ceux-là même dont la survie est menacée par le rapt de l’état, de quoi se torcher a du ricaner le sous-directeur de l’écologie.
Ceux qui étaient persuadés que l’ère coloniale était derrière nous se nourrissaient d’illusion et en sont pour leur frais. La brutalité avec laquelle a été mis en place le conseil d’administration du parc amazonien rappelle fâcheusement des actes de brigandage d’un autre âge.
Nos dirigeants devraient s’interroger : les problèmes posés par le parc ne sont-ils qu’une affaire de …wayanas ?
La danse du scalp exécutée sur les terres du Haut-Maroni par le ministère de l’écologie doit nous amener à réfléchir aux solidarités nécessaires quand les circonstances l’exigent.
A. BOUYER D’ANGOMA