Depuis le 7 septembre le rectorat était paralysé par un mouvement de grève des agents administratifs, élargi le 24 septembre à tous les autres acteurs de l’éducation en Guyane : A&I UNSA, SGPEN CGT (membre de l’UTG), CT UNSA, pour les agents administratifs ; FSU, SE-UNSA, SGEN-CDTG, SNCL-FAEN, SNETAA-EIL, STEG-UTG, SUD Education, pour les enseignants ; FCPE pour les parents et UELG pour les étudiants-lycéens. C’est la première fois que depuis la création du rectorat (décembre 1996) absolument tous les acteurs de l’éducation en Guyane sont réunis.
Mais ce n’est pas le premier mouvement d’ampleur dans l’éducation dans notre pays : on se souvient du mouvement d’occupation, de grève et de manifestations de mai-juin 2008, auparavant le mouvement de janvier 2001 dans le primaire, celui des Administratifs de 1999, et enfin du « mai 68 » en Guyane qu’a été novembre 1996, manifestations et émeutes conduisant à la création du rectorat de Guyane et la sortie de l’académie Antilles-Guyane.
Le 24 septembre a été le tournant du mouvement avec la démonstration de force de l’intersyndicale dans les rues de Cayenne : 2000 manifestants à Cayenne pour reprendre les pourparlers entre l’intersyndicale et le recteur. Cette manifestation unitaire a permis la venue, le lundi 28 septembre, d’un expert du ministère, l’Inspecteur Général M. POULIQUEN Bernard, pour négocier sur les points de la plate-forme.
Après 3 jours d’intenses travaux et une nouvelle mobilisation, le jeudi 1er octobre (4 lycées bloqués), l’Inspecteur Général annonce vers 11H des avancées significatives qui seront acceptées par la base des agents.
Ces mesures, uniques depuis 2 ans, quelque soit l’académie, contiennent l’annulation de la suppression des 5 postes du début d’année, la création de 15 postes, des crédits de formation (40 000 euros sur 2 ans), un groupe de travail pour réorganiser les services et projeter les besoins et la mise en place de concours pour résorber la précarité.
Cette victoire, historique pour notre académie, montre encore une fois, que la Guyane ne peut être traitée sans tenir compte de ses besoins. Il apparaît qu’il est grand temps d’ailleurs qu’une autorité autonome du gouvernement français puisse servir les intérêts de l’école en Guyane.
Cette victoire montre encore que la lutte paie, y compris face à des grands fonctionnaires qui ont une attitude colonialiste chez nous, comme c’est le cas pour le recteur Wacheux, désavoué dans son travail et sa politique. D’ailleurs le jeudi 24 lors de la négociation, c’est ce que lui a dit en substance, Mme Sagne, présidente de la FCPE (parents d’élèves) en soulignant son mépris et son irrespect vis-à-vis des organisations guyanaises.
Enfin, cette victoire montre que nous pouvons compter sur nos forces, sur nos capacités à la Solidarité. Et que les Inspecteurs Généraux de circonstance que sont Mme Rimane et M. Bertrand, restés muets et inertes, sont incompétents et incapables de défendre les intérêts de leur pays et de sa population.
A grenn douri ka plen sak douri !
C’est une leçon de plus pour l’avenir.