Vendredi soir, à Dorlin, en Guyane, dans ce pays dont on dit qu’il est en France, neuf personnes ont été massacrées. Ce douloureux et stupéfiant évènement frappant notre pays, n’a pas fait aussitôt, la une des infos, ni suscité de remue ménage dans la classe politique guyanaise. Il faut dire que le lendemain de ce massacre, la Guyane accueillait en grande pompe, Nicolas SARKOZY, lequel annonçait fièrement, dimanche matin, au Zéphyr, les succès du très positif plan Harpie. Bien entendu, dans la foulée, il n’a pas manqué d’évoquer cette tuerie. Elle tombait mal et à coup sûr, ternissait, les lauriers du brillant plan de reconquête du territoire guyanais par son armée forte de mille hommes.
On aurait pu intervenir bien avant, sauver des vies et secourir les blessés rescapés de ce massacre mais la puissante armée française, ne possède qu’un hélicoptère valide et cet hélico, était, ce jour là, au grand regret de ceux qui se faisaient tuer, affecté à la visite présidentielle. Les déclarations menaçantes du Président de la République faites au Zéphyr, à l’encontre des orpailleurs clandestins ne sont évidement que de risibles fanfaronnades, incapables d’effrayer avec ce manque d’hélico, le plus candide des clandestins.
Cette situation d’ insécurité à Dorlin ne gêne ni Ariane, ni Soyouz, ni la France. Elle ne menace ni nos allocations sociales, ni nos 40% de vie chère… Alors tout gentiment, nous nous taisons… Sommes nous à même de comprendre ce qui se passe vraiment chez nous ? Mais au fait… Saurions nous sur une carte de Guyane, indiquer où se localise Dorlin… N’ayez crainte, on ne vous y emmènera pas…Il n’y a pas d’hélico. Et puis, comme l’a dit Marie Luce PENCHARD, pour excuser la France : « il fait mauvais temps en Guyane et le plafond est bas… »
Alain MICHEL
Militant Guyanais
source photo: Ouest France