Chaque rentrée scolaire amène son lot d’activités à reprendre, de démarches, de problèmes à régler, pour les familles comme pour les enseignants. De bonnes résolutions aussi, avant que la routine ne s’installe de nouveau. La rentrée 2012 n’a pas fait pas exception, mais elle pose également des questions plus générales sur l’école dont la Guyane a besoin, de plus en plus urgemment.
Une rentrée apaisée, mais toujours difficile
Le gouvernement français a fait de l’école le symbole de la rupture avec l’ère Sarkozy. Qu’en est-il concrètement ? Oui, le ton a un peu changé, l’administration est un peu moins arrogante, on sent une volonté d’apaisement. Dans le primaire, 15 postes supplémentaires ont été créés. Pourtant, au-delà des discours et des changements de recteur, nos problèmes structurels restent les mêmes.
Plusieurs milliers d’enfants se retrouvent toujours en dehors de l’école à cause du manque de places, de la maternelle au lycée. Listes d’attentes, tentatives de la mairie de Cayenne de bloquer la scolarisation dès trois ans, orientation des élèves par défaut, la fabrication de l’échec scolaire commence là.
Notre école n’est pas adaptée, elle est trop étrangère aux élèves : 1 sur 2 entre en 6ème sans les compétences en français et mathématiques, plus de 1 sur 2 sort de l’école sans diplôme ! Pour ceux et celles qui arrivent au bac, nos résultats restent insuffisants : 70% pour le général, 60% pour le bac pro, ce n’est pas bon car c’est un manque de cadres et de professionnels pour demain.
De Cayenne à St Laurent, dans toutes les matières, des postes n’étaient à nouveau pas pourvus à la rentrée, par désorganisation administrative. Les enseignants non titulaires sont toujours utilisés comme bouche-trous du système, sans respect pour leur vie personnelle et familiale : les règles françaises d’affectation et de titularisation ne sont pas adaptées à nos besoins, elles ne permettent pas de stabiliser les personnels. Enfin, nous sommes toujours en pénurie de structures scolaires et il n’y a pas de prévisionnel sérieux[…]
La suite de cet article est dans le journal Ròt Kozé n°183 téléchargeable ci-dessous :